Quand le maire dénonce la privatisation mais la pratique à Montreuil

Dans son communiqué de presse du 13 juin 2019, le maire sortant Patrice Bessac invitait ses concitoyens à se mobiliser contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) car « rien ne peut justifier le bradage de notre patrimoine public pour le profit de quelques actionnaires. Chacun·e a en tête l’exemple calamiteux de la privatisation des autoroutes tant pour les usagers que pour les ressources de l’Etat ». Il organise alors une grande campagne de publicité à l’échelle de la ville pour inciter les montreuillois·es à signer la pétition soutenant cette démarche.

Le 26 juin 2019, 25 élus du Conseil municipal dont 14 élus de sa majorité, s’opposent à la délibération présentée par le maire appelant à la privatisation d’une partie du centre sportif municipal Arthur Ashe pour proposer du Five (football en salle). Malheureusement, le maire réussit à faire adopter cette délibération grâce à 27 voix avec le concours des élus de la droite menée par Muriel Mazé.

Nous pouvons alors nous interroger sur la motivation qui a conduit le maire sortant, autoproclamé « défenseur du service public », à brader le patrimoine de la ville au détriment de l’intérêt général des montreuillois.

Notre interrogation est légitime pour plusieurs raisons :

  • Le Centre Arthur Ashe, remunicipalisé en 2010, accueille près de 450 000 personnes par an, et est bien géré.
  • La société bénéficiaire de la privatisation a été la seule entreprise à répondre à l’ appel d’offres de la ville, écrit après que la ville ait rencontré la société en question, qui a couru sur à peine trois semaines, temps extrêmement court pour que la concurrence prenne connaissance de l’offre et y réponde.
  • Nous pouvons douter de la sincérité de la procédure sachant que le cahier des charges intègre l’offre de la société, entrée en négociation avec la ville avant la publication de l’appel d’offre.
  • La société paiera l’équivalent de 4700 € par mois durant 30 ans, une redevance qui est bien inférieure au prix de la location des terrains de tennis à l’association montreuilloise Le Tennis club de Montreuil.
  • Sachant que les établissements Five reçoivent un public essentiellement masculin, nous ne voyons pas quelles dispositions seront prises pour y accueillir des sportives.
  • La convention signée entre la Ville et la société ne prévoit pas des créneaux horaires dédiées gratuitement aux écoles de Montreuil contrairement aux affirmations du maire sortant.

Montreuil ne peut être cédée à des entreprises privées dans la précipitation et sans qu’aucune garantie n’ait été prise pour que les montreuillois·es puissent profiter des équipements publics qu’ils ont financés par leur contribution financière.

Nous ne pouvons avoir confiance en un maire qui affirme être contre la privatisation et l’applique sur sa propre commune

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